GLACIERES NATURELLES. 313
« Dans cette grotte, comme dans les autres glacieres,
le temps de la formation de la glace doit àtre l'époque
de l'année où l'eau et le froid se rencontrent, c'est-à-
dire l'automne et surtout le printemps, le temps de
la première fonte des neiges. A cet égard, il est parfai-
tement juste de dire qu'il ne s'y forme point de glace
en hiver.
« À quatre heures et demie nous quittions la glacière.
La descente ne fut pas difficile ; le ciel offrait ces teintes
élémentaires et vives que l’on ignore dans les plaines ;
à l’est, d’un rose sombre, vert-pomme, passant au brun
métallique près de l’horizon, au couchant.
« Nous fimes halte au premier village. Lorsque notre
gaude, interrogé sur ce qu'il avait vu dans la grande
cave, affirma qu'elle renfermait de la glace et qu’il y
faisait froid, un montagnard s’écria, après un moment
de silence : « C'est égal, dans les véritables glacières il
n’y a point de glace en hiver. »
C’est précisément cette observation populaire, ordi-
nairement juste, qui donne de l’intérêt aux discussions
des savants. — Quelle est la part des courants d’air ?
— Quelle est celle du refroidissement de l'air par sa-
turation de vapeur d’eau ? — « Dans la question des
cavernes à glace, dit M. Thury, le plus urgent est de re-
cueillir les faits ; ils ne sont pas encore assez nombreux
pour servir de contrôle à une véritable théorie. »