GROTTES ET CAVERNES.
Glacière artificielle de Saint-Ouen.
Ce ne fut guère avant la fin du seiziéme siecle que
l’on connut en France l’usage de la glace et des gla-
cières. Les Français qui accompagnaient François I" à
Nice, lors de son entrevue avec Paul III et Charles-
Quint, furent grandement surpris en voyant les Italiens
et les Espagnols envoyer chercher de la neige dans les
montagnes afin de boire frais. Cette coutume de faire
rafraîchir les boissons avec de la neige fut introduite à
la cour de France à la fin du mème siècle, par Henri III,
ce qui motiva ce passage d'un fameux pamphlet du
temps, intitulé l'Ile des Hermaphrodites : « En été, on
aura toujours en réserve, en lieux propres à cet effet,
de grands quartiers de glace et des monts de neige pour
mêler parmi le breuvage. » Ce sont les premières gla-
cières dont il ait été fait mention chez nous. Au siècle
suivant, l'usage dela glace était devenu trés- répandu, et
son commerce était si lucratif qu'une compagnie de trai-
tants demanda à l'affermer par privilége exclusif. Le prix
de la glace devint alors excessif, et on fut bientôt obligé
d’en rendre le commerce libre comme par le passé.
Les glacières les plus généralement adoptées au-
jourd'hui sont des espèces de caves ou de larges puits,
placés dans certaines conditions spéciales, où l’on en-
fouit et on entasse pendant l’hiver de la glace recueil -
lie dans les réservoirs naturels ou artificiels placés dans
le voisinage. Ces caves, dont l’entrée doit être tournée
au nord, sont entourées de paille et d’un toit de chaume