GLACIERES NATURELLES. 317
afin d'intercepter la chaleur; de plus, la disposition de
ces caves doit être telle qu’une légère évaporation puisse
s’y établir librement et y entretenir une fraîcheur cons-
tante.
L’immense glacière, située dans le milieu de la
plaine qui sépare Saint-Denis de Saint-Ouen, n'est
cependant pas conçue dans ces conditions. Elle est
construite et aménagée pour produire artificiellement
une grande quantité de glace, en mème temps du reste
que pour emmagasiner la glace des grands réservoirs
situés dans les environs de Paris.
Le procédé, sur lequel repose la construction de cette
grande glacière, est celui usité au Bengale, où l'ardeur
du climat rend la production de la glace très-difficile
en méme temps qu'elle rend son usage trés-désirable.
Voici en quoi consiste ce procédé, et comment il est
appliqué au Bengale : on prépare de grandes jarres
plates en terre cuite, semblables à de grandes assiettes;
on y verse une couche d'eau; puis, on les isole à une
certaine hauteur au-dessus du sol, sur une base de
paille sèche, au milieu de la plaine. L'eau placée dans
ces jarres ne reçoit aucune chaleur de la plaine, puis-
qu'elle en est séparée par des corps très-peu conduc-
teurs, tandis qu’au contraire celle qu’elle possède
rayonne en toute liberté vers les espaces célestes, qui,
étant très-froids, ne lui renvoient pour ainsi dire pas
le moindre rayon en échange ; l’eau se refroidit donc
continuellement, et, au matin, elle se trouve glacée.
Ce procédé a été appliqué en grand par M. Lenoir,
dans la Glacière de Saint-Ouen. L'eau, amenée par des