BOBINE DE RUHMKORFF. 155
tonnerres. Plusieurs fois déjà, à la Sorbonne, M. Jamin
a complaisamment fait assister de nombreux spectateurs
à ces magnifiques expériences. C’est là, du reste, un
des sujets qu'affectionnent le plus le publie et les pro-
fesseurs, comme si, en prouvant que nous pouvons, à
certains moments, commander à l’électricité, en nous
familiarisant avec la foudre, nous acquérions le droit
de ne plus trembler devant elle.
Au reste, les phénomènes d’induction qui nous ont
permis d'imiter en abrégé cette formidable puissance
de la nature, ne sont pas seulement un prétexte à ex-
périences. Douée de propriétés nouvelles, transformée,
pour ainsi dire, dans les machines d'induction, l'élec-
tricité est encore devenue apte à d’autres nombreuses et
admirables applications pratiques. Aussi est-il néces-
saire de connaître la machine de Ruhmkorff, qui est
jusqu’à ce jour la principale machine d’induction.
DECOUVERTE DE L’INDUCTION
A la suite de la fameuse expérience d'(Ersted, Am-
pere se mit à étudier l'action des courants électriques
sur les aimants, et aussi l’action réciproque des seconds
sur les premiers. Il sut tirer ainsi du fait isolé, décou-
vert par le physicien suédois, de nombreuses et_im-
portantes conséquences ; six mois lui suffirent pour
poser les bases de cet immense travail et créer l’électro-
magnétisme, source féconde de la télégraphie et de
beaucoup d'autres applications de l'électricité. Conduit
par ses conceptions théoriques, Ampère pressentit l’in-
duction et indiqua qu’il y avait là une mine à décou-
vrir ; mais les expériences qu’il entreprit dans ce sens