240 L'ÉLECTRICITÉ.
des phares se colorant en rouge ou en vert de minute
en minute : mais ces systémes n'étaient pas certains, à
cause des impuretés de l'air, qui peuvent changer en-
tièrement les couleurs vues de loin.
Les phares à éclipses sont les plus communs. La lu-
mière, émanée du foyer se concentre en huit rayons uni-
ques, et l’on fait tourner ces rayons autour de l’horizon.
Un navire voit d’abord une vive lumière, puis le feu
s'éteint; bientôt après le phare s’illumine encore pour
s'éteindre aussitôt. La vitesse avec laquelle ces feux se
succèdent forme le signe distinctif du phare.
On utilise enfin encore les phares à feux variés, qui
tiennent à la fois des deux précédents. L'horizon tout
entier est éclairé ; par intervalles apparaît seulement un
éclat brillant, un surcroit de lumière, aprés lequel la
lumière redevient ce qu’elle était auparavant ; de la suc-
cession de cès éclats on a fait des signaux distinctifs.
Jusque vers le commencement de ce siècle, on s’est
servi, pour envoyer la lumière, de miroirs courbes, ré-
fléchissant les rayons dans une direction particulière ;
ces miroirs tournaient d’un mouvement uniforme.
Un éminent physicien français, Fresnel, un de ceux
auxquels la science moderne doit le plus, substitua aux
miroirs courbes les lentilles à échelons, formées par une
série de cercles concentriques en verre bombé, et qui
possèdent la propriété de concentrer tous les rayons
dans une même direction. Ces lentilles sont d’une con-
struction délicate, mais elles rendent d’immenses ser-
vices aux services des phares ; grâce à elles, la portée est
beaucoup plus considérable que celle des miroirs, et la
lumière en est plus nette et plus constante. Au-dessus
du foyer est disposé un chapeau conique, formé de