258 L’ELECTRICITÉ.
féerique, rien n’y manquait. J'imagine que depuis les
fameuses fêtes du 18 juillet 1668, le château de Ver-
sailles n’avait jamais été aussi resplendissant. Cette
nuit a été le triomphe de la lumière électrique.
ÉCLAIRAGE DES NAVIRES.
Quand le jour cesse, on allume un grand fanal à la
proue de chaque navire, pour que sa marche soit signa-
lée et que les autres vaisseaux s'éloignent dusillage par-
couru. Dans les nuits sereines, ce fanal jette une vive
lumière; mais lorsque le temps est couvert et brumeux:
le flambeau est obseurci, et on ne le voit plus même à
de faibles distances. Il serait peut-être possible d’appli-
quer la lumière électrique à cet éclairage. L’intensité
serait toujours suffisante pour que le vaisseau füt aperçu
de loin ; on éviterait de grands malheurs ; les rencontres,
les chocs entre les vaisseaux, où l’un d’eux est presque
toujours coulé, deviendraient plus rares.
- Le prix de revient serait trés-faible; la machine ma-
gnéto-électrique, installée à demeure, serait mue par
la machine à vapeur du navire, et le régulateur, tel que
l’a construit M. Foucault, ne craint ni les roulis ni les
tangages du navire, Qu’importerait si, par hasard, un
des crayons cassait et si le bâtiment restait quelques
instants dans l’obseurité? de semblables interruptions,
à quelques causes qu’elles soient dues, sont toujours très-
courtes et momentanées. Cette nouvelle application sem-
blerait donc n’offrir que des avantages. Il faut prendre
garde cependant ; certains inconvénients n'apparaissent
que par l’usage, et lathéorie, qui les explique plus tard,
est le plus souvent impuissante à les prévoir.