260 L'ÉLECTRICITÉ.
de chaque côté est dirigée sur l’entrée de la tente de
Moise: une troisième est disposée en avant et frappe
l’acteur en face. Les rayons se croisent à la porte. Aus-
sitôt que la tente s'ouvre, quand l’acteur apparait sur
le seuil, on envoie le courant électrique. Les rayons
balayent, pour ainsi dire, toute cette partie de la scène,
et l’acteur, averti par avance des positions qu'il doit
prendre, se meut continuellement au milieu de la lu-
mière.
Ce sont là des effets ordinaires. Si un acteur princi-
pal doit étre mis en relief, pour une cause ou pour une
autre, s’il doit ressortir au milieu d’un groupe placé
dans l’ombre, on dirige un jet de lumière à l’endroit où
se placera l'acteur ; la lampe est braquée, les rayons
vont à l'endroit voulu; et lorsque le moment est venu,
lorsque la réplique est donnée, il n'y a plus qu'à lancer
le courant de la lampe.
A l'Opéra, oü ce service installé par M. J. Dubosq
fonctionne très-régulièrement, on produit la lumière à
l'aide de piles de quarante ou cinquante éléments; une
chambre sous les combles et uniquement affectée à ces
piles. Chaque soir un employé les monte, les arrange,
les surveille, et, à la fin de la soirée, il les démonte.
L'électricité qu'elles produisent passe dans différents fils,
qui se divisent sur toute la scène et se dirigent vers
chaque plan et chaque étage. Une petite armoire est pra-
tiquée dans le mur : c'est là que débouchent les fils
conducteurs de l’électricité. Le chef de service a la clef
des placards; on ouvre au moment convenable, on atta-
che des fils volants à ces fils fixes, et on amène ainsi le
courant au point où est disposée la lampe. De cette façon
on n’a pas à chercher les fils, on ne risaue pas de les em-