112 IE MONDE INVISIBLE.
leur proie avec facilité, quoique leurs dents ne
soient pas aussi fortement incrustées que les nôtres.
Mais ces êtres sont faits pour dominer dans le sein
des eaux, milieu peu favorable à la constitution
d'animaux énergiques et fortement trempés, habité
par des myriades d'espéces inintelligentes et vo-
races, dont les chairs sont molles et flasques. Des
serpents très-redoutables ont leur mâchoire armée
de simples crochets, une sorte de lancette destinée
à égratigner la peau, et qui n’est pas constituée
avec autant de luxe et de solidité que la moindre
de nos incisives. Dans ce cas, hâtons-nous de lé
dire, la dent ne sert qu’àouvrir le passage au venin,
qu’une race favorisée et dominatrice ne pouvait
peut-être sécréter sans déroger !
Toutefois, il en est des dents comme des autres
organes. Ce serait une immense erreur que de
croire que chacune de celles qui appartiennent à
notre espèce est supérieure à tout ce que nous
pouvons trouver de plus parfait dans la série ani-
male. Le petit dieu de ce monde n’est point une
collection de chefs-d’œuvre ; il ne règne que par
l’ensemble des facultés dans lesquelles il a pres-
que toujours un maître.
Avouons avec franchise que le microscope nous
oblige d’admettre dans la défense de l'éléphant le
produit d’un art beaucoup plus raffiné que celui
qui a présidé à l'armature de nos maxillaires.
Nous verrons très-distinctement, dans la mä-
choire de ce quadrupède géant, ce que.je ne crain-
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