202 LE MONDE INVISIBLE.
Un de mes amis, inventeur de génie, est mort
avec le chagrin de n'avoir pu étudier suffisamment
la chenille qui se tapit dans les boiseries où elle
fait tic tac. Il pensait que cet animal lui aurait li-
vré la solution d’un grand problème qui devait le
conduire à la fortune et à la gloire!
L’étude d’un seul insecte suffit pour occuper la
meilleure partie de la vie d'un homme, comme on
l'a vu par la description du hanneton, due à Strauss-
Durkheim. Cet ouvrage sera un monument de pa-
tience, de pénétration. L'auteur sacrifia sa santé,
sa fortune, sa vue méme. Cependant nul ne songe
à publier les monuments qu'il a laissés aprés sa
mort. Les héritiers ont vendu sa Théologie de la na-
iure à un équarisseur littéraire.
Tâchons donc de trouver grâce devant nos con-
temporains en déclarant qu’il n’y a rien de profond
dans notre œuvre.
La tête de l’insecte le plus simple est tellement
chargée d’organes que l’expression de la physiono-
mie est détruite. Ge ne sont que palpes sur palpes,
que mâchoires sur mâchoires. Voilà quelque chose
d’horrible, de terrifiant, qui ferait fuir le plus‘in-
trépide chasseur, si le hanneton avait seulement
la taille d’un gros chien ; mais précisément à cause
de sa monstruosité, cette même tête monstrueuse
est excessivement facile à disséquer. Ce qui nous
aide, c'est la complication des parties. Nous nous
sauverons en quelque sorte par la complexité du
probléme.
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