266 LE MONDE INVISIBLE. 
(comme je l'ai presque laissé échapper à propos du 
gracieux couronnement de leurs édifices) que les 
fourmis agissent avec un véritable discernement, 
qu'elles ont comme d'étranges connaissances en bo- 
tanique. Il me semble qu’elles ne se tromperont 
jamais, qu’elles mèneront toujours le puceron du 
rosier sur le rosier, et jamais sur le sureau. Qui 
sait même si elles ne connaissent point les qualités 
spécifiques'du liquide sucré provenant de certaines 
plantes, et si ce choix ne constitue point une espèce 
| de médecine très-perfectionnée chez certaines na- 
Il tions myrmicièmes? 
Avec de la patience et une bonne loupe, on arri- 
verait à pénétrer tous ces mystères. Mais nous en 
avons vu assez, sans doute, pour comprendre la i 
fable antique de la création des Myrmidons. Nous 
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ne nous demanderons plus pourquoi Ovide nous a € 
montré, dans ses Métamorphoses, les fourmis qui d 
courent sur les branches, croître par degrés, se C 
dresser sur leurs pieds de derriére, se débarras- I 
ser de leur teinte fauve, et devenir les utiles ci- y 
toyens d'un florissant empire humain. 
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T. 
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