314 LE MONDE INVISIBLE.
porte, c'est que tel est.son bon plaisir. Dites que
cest un végétal si vous y tenez, à condition que
vous ajouterez que c'est un végétal volontaire.
En effet, quand l’hydre veut bien s'en donner la
peine, elle marche, ma foi! aussi bien que les che-
niles processionnaires, pas les plus agiles par
exemple.
Vous voyez d'abord la téte qui s'incline, et qui
se rapproche lentement de latige que l'animal veut
parcourir. Bientôt cette tête fait prise et le corps
courbé du petit étre offre l'aspect d'un ressort.
Mais, ó merveille! voilà maintenant la racine qui
se détache, elle glisse lentement le long del'écorce;
elle se rapproche de la téte! Encore quelques in-
stants, et les deux extrémités se touchent; alors le
corps se gonfle par un étrange effort de volonté,
puis les rôles changent ! Voilà la racine qui se fixe
de nouveau, comme si l’hydre voulait choisir une
nouvelle demeure. La racine se fixe à son tour, et
la tête qui s'abandonne est lancée avec force dans
la direction que l’être achoisie pour développer sa
vigueur.
Le génie déréglé des Orientaux a créé les sphinx,
les harpies, les dieux à cent bouches, à mille bras,
à quarante visages, cependant aucun mystagogue
n'avait rêvé des êtres aussi étonnants, aussi incom-
préhensibles.
Si vous regardez l'hydre avec le plus puissant
microscope, vous ne découvrirez pas la moindre
parasite. Si l'hydre fait corps avec la-plante qui la
tr:
pe
vi
et
so
no
ni:
cic
pe
na
CO
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