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LES CRISTAUX. 49
Sachons bien que notre ceil verra de nouvelles
merveilles chaque fois que nous penetrerons plus
avant dans le regne, non-seulement de la nature
vivante, mais encore de la nature inanimée. Ra-
massez les scories abandonnées d: nos routes, et
vous y découvrirez sans peine des cristallisations
qui affectent la forme de fleurs! Il en est du monde
de la vue comme de celui de l’ouïe. Tous les sons
ne sont pas musicaux pour nous, non parce que
les autres cessent de l’être, mais parce que nous
cessons de nous en apercevoir.
Tantôt les phénomènes durent trop pour que
nous puissions apprécier même leur existence ;
tantôt, au contraire, ils sont trop rapides, et les
fruits, qui n’ont point eu le temps de grandir, se
présentent à nous comme le produit d'actions dés-
ordonnées. Quoique plongés dans un ordre éter-
nel qui succéde au passé et qui prépare l'avenir,
nous doutons de l'harmonie, et non-seulement de
la rationalité de la matière, mais encore de la ra-
tionalité de la raison même.
Qu’un Victor Hugo emploie donc enfin son génie
à deviner et à nous faire comprendre les passions
de ces atomes qui semblent animés puisqu’ils se
poursuivent avec tant d’acharnement, qui parais-
sent intelligents puisqu'ils se montrent de si sur
blimes, de si merveilleux architectes!
Armé d’un microscope, Byron aurait deviné peut-
être à quoi songe le caillou pensif, quelles sont les
affinités secrètes auxquelles il regrette de ne pou-
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