9 DIAMANTS
il semble que le nombre des pierres precieuses devrait
étre 1llimité ; mais, comme nous le verrons, il est loin
d’en être ainsi. Disons toutefois qu’il n’est pas possible
de tracer une limite précise entre les pierres précieuses
les plus communes et les pierres ordinaires. Nous re-
trouvons là un cas particulier de la grande loi formulée,
il y a plus d’un siècle déjà, par l’illustre Linnée : Na-
tura non facit saltus. (La Nature procède pas à pas.)
Toutes les pierres précieuses sont transparentes ou
au moins translucides. Nous pouvons déjà conclure de
cette remarque que leur matiére constituante doit étre
homogéne dans chacune d'elles, tout en variant dans
de larges limites suivant les espèces. Cette homogé-
néité, on le comprend très-bien, ne pourrait être obte-
nue par le mélange, à l'état, solide, des divers éléments,
quel que fût d'ailleurs l’état de pulvérisation auquel on
aurait amené chacun d’eux. Il faut, de toute nécessité,
qu'ils aient été gazeux ou liquides. Pour atteindre ce
but, la nature possède une multitude de moyens, mais
qui peuvent être facilement ramenés à trois procédés
généraux.
. 1? Fusion directe de la substance par l’action seule
de la chaleur.
2° Dissolution de la substance à l’aide de substances
étrangères soit à froid soit à chaud.
5° Rencontre à l’état de vapeurs des substances desti-
nées à devenir les éléments de la pierre.
Au point de vue de la formation, les pierres précieu-
ses se divisent donc naturellement en deux classes.
La première comprend les pierres produites par
fusion directe, par cristallisation dans un excès de leur
substance fondue, par la volatilisation de leurs élé-
ments, en un mot, par l'intervention directe de la cha-
leur.