Ox LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
en art comme en tout autre chose, une invention
n'est réellement utile, partant louable, que lorsque
ses résultats sont satisfaisants et tout à fait signi-
ficatifs.
Si nous croyons devoir refuser aux Allemands
une gloire à la défense de laquelle ils ont dé-
pensé pourtant une érudition bien patiente, un
savoir réel et de pénibles recherches, nous recon-
naissons qu’ils prirent au développement de la
gravure une part assez importante pour balancer
cet avantage des Pays-Bas, et nous ne manquerons
pas d’étudier avec soin, dans leur pays, l’histoire
d’un art à la tête duquel se trouvent deux grands
maîtres, Albert Dürer et Martin Schongauer.
Aux Pays-Bas revient done, avec l’honneur d’a-
voir trouvé les premiers modes d'impression, pré-
parant ainsi l’invention que Gutenberg devait
perfectionner et rendre pratique, celui non moins
grand d’avoir produit les premières planches sur
bois dignes d’attention. Les livres que nous avons
cités plus haut remplacérent les manuscrits jus-
qu'alors uniquement en usage. Ce fut un bienfait
immense, car exigeant un travail long et minu-
tieux, les manuscrits coütaient fort cher. À cause
de cela, ils étaient à la portée seulement des per-
sonnes aisées, et le peuple et les classes pauvres
qui n'en pouvaient avoir se trouvaient, consé-
quence inévitable, voués à l’ignorance. On publiait,
il est vrai, nombre de planches sur bois accom-