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LA GRAVURE DANS LES PAYS-BAS. 107
Les vierges qu'il grava sont laides et prétentieuses,
grimaçantes et d’un dessin insuffisant ; toutes les
figures qu'il inventa sont trapues et ramassées ;
son dessin est lourd, maladroit ; son burin indé-
cis, inhabile. En définitive, l'attention que l'on
accorde aux ouvrages de cet artiste nous parait
trés-exagérée et, à notre avis, ne repose sur rien
autre chose que sur la rareté des pièces. En même
temps que le Maître à l’Écrevisse, Alaert Claas pu-
blia un grand nombre d’estampes qu’il signa de son
nom. Mais ce ne fut pas un artiste bien original.
À ses débuts, il se contenta du rôle de copiste. Il
imita certaines estampes de Lucas de Leyde, de
Beham, d’Aldegrever et d’Albert Dürer ; il peut
prendre rang parmi les petits maîtres, sans avoir
cependant la sûreté de burin des artistes que
l’on désigne sous cette dénomination collective.
Son burin est sec, ses tailles sont espacées et ses
figures d'un modelé peu cherché. Quoi qu'il en
soit, son œuvre ne se compose pas seulement de
copies, et les estampes dont on lui attribue l’in-
vention aussi bien que la gravure n’offrent pas
de caractère particulier qui les rende dignes d’es-
time : on y trouve de la facilité, mais le dessin en
est pauvre et l'expression à peu près nulle.
Un autre artiste néerlandais, Corneille Matzys,
se rattache également à l'école des petits maitres,
au moins pour une moitié de son œuvre. Les
estampes qui portent son monogramme et qui