LA GRAVURE DANS LES PAYS-DAS. 123
la grandeur est un des traits distinetifs. Nicolas
Berghem savait dessiner les animaux aussi bien
que n'importe lequel de ses compatriotes. ll
gravait avec propreté et finesse, et ses estampes,
trés-recherchées, ont les mémes qualités que
ses peintures. Il est certain qu'elles sont exécu-
tées avec un agrément, une légéreté de pointe
extraordinaires. Il encadrait ses compositions,
où les bêtes paraissent mieux construites que
les personnages, soit dit en passant, de paysages
auxquels il mettait un soin tout particulier. Voyez
ses planches : sa pointe délicate a pris plaisir aux
feuillages; elle a ménagé la lumière sur les par-
ties que le jour frappe directement ; les ombres
ne sont jamais confuses ni traitées négligemment ;
l'air circule partout, enveloppe les animaux et
donne la vie aux étres qu'il inonde. Adrien Van
de Velde peignait la nature animée ou inanimée,
mais il ne grava guère que des animaux ; ses
planches dénotent un talent très-individuel; sa
pointe, savante et précise, rappelle celle de Ber-
ghem. Moins serré dans le dessin, Théodore Stoop
a l’exécution grasse et d’un effet agréable; les fi-
gures qui accompagnent ses chevaux, — il negrava
que des chevaux,— sont spirituelles et bien dis-
posées. Philippe Wouverman n'asigné qu'une seule
planche. Mais dans ce jeune cheval aux fines atla-
ches, comme il prouve la connaissance du dessin,
comme il montre par cette seule pièce l’aptitude