130 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
il recourait au burin. C’était un usage nouvelle-
ment introduit dans l’école hollandaise et non
sans inconvénient. En effet, avec le burin, rien de
plus facile que de raviver une indication molle et
languissante ; mais, après un tirage un peu long,
les travaux à l’eau-forte, les travaux légers prinei-
palement, disparaissent de la planche fatiguée,
tandis que les trails du burin gardent leur impor-
tance ou plutót en prennent une exagérée. Il en
résulte forcément de mauvaises épreuves comme
celles que peuvent fournir les planches usées, re-
touchées et imparfaites. C’est le cas de celles de
Waterloo. Les sites que Waterloo a retracés sont
peu variés et de médiocre étendue
: un coin de
forêt coupé par une allée tortueuse, un moulin
perché sur un torrent, une chaumière qu'ombra-
gent quelques arbres, tels sont les côtés de la
nature que artiste alfectionna, ne s’appliquant
jamais & rendre les horizons infinis de la Hollande
ni ses prairies sans limites arrosées d'innombra-
bles canaux.
Cependant si les foréts, les coteaux chargés de
verdure et les prairies de la Hollande ont eu nom-
bre d'interprétes enthousiastes, la mer en a sus-
cité également, et Rembrandt, qui a inauguré le
genre de la marine, comme dans les autres est ar-
rivé dans celui-ci, du premier bond, à la perfec-
tion. Moins favorablement inspirés furent ceux qui
le suivirent. L’un des plus habiles peintres hollan-