138 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
festa, école que Rembrandt inspira toujours; paral-
lélement surgirent des graveurs qui reproduisirent
les compositions des nouveaux peintres en méme
temps que les leurs et portérent au loin la répu-
tation de ceux auprés desquels ils vivaient et dont
ils suivaient les préceptes. Un Hollandais, Pierre
Soutman, né à Harlem vers 1580, qui avait fré-
quenté l'atelier de Rubens, et qui grava avec talent
un certain nombre de peintures de ce maitre,
semble avoir donné l'impulsion à la nouvelle école
de gravure. Il attira près de lui des graveurs
et obtint leur confiance. Dans son atelier entra Jo-
nas Suyderoef, qui emprunta de son maître la pra-
tique commode de l’eau-forte unie au burin, pra-
lique dans laquelle l’eau-forte, ne jouant qu'un
rôle secondaire, servant seulement à préparer la
planche, disparaît presque complétement lorsque
le burin a rempli son office. Dans l’œuvre de Jonas
Suyderoef, important surtout à cause des por-
traits gravés d’après P. Soutman, Franz Hals et
tubens, on distingue une planche qui suffirait à
la réputation de l’artiste. Nous voulons parler de
la Paix de Munster, d’après Gérard Terburg, qui
ne renferme pas moins de cinquante portraits —
ceux des plénipotentiaires réunis pour signer le
traité. — Cette grande estampe dénote une science
exceptionnelle de la physionomie ; le tableau est
reproduit avec une exactitude et une vérité d’as-
pect extraordinaires, et l’on peut dire que le gra-