14% LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
pléiade de peintres venus avant lui et qui s'éle-
vérent aux lecons de van Eyck et de Memling. Ce-
pendant, ce n'est pas la peinture qui doit ici nous
préoccuper, mais l’histoire des progrès de la gra-
vure, et nous sommes en mesure d’affirmer, sans
crainte d’être taxé d'injustice, qu'une véritable
école de gravure ne se fonda en Flandre que le
jour où Rubens vint imposer son génie aux gra-
veurs, leur tracer la voie à suivre et précher
d'exemple à l'aide de ses ouvrages. L'art ne pou-
vait sans doute du premier coup atteindre son
plus haut degré d'éclat et de force, et de nom-
breux graveurs, quelques-uns faisant preuve d'un
certain savoir, précédérent ceux qui illustrérent
l'école. Ainsi, les planches des Wierix sont exécu-
tées avec talent; cependant, à bien prendre, on
n'y trouve point un savoir trés-remarquable, si
ce n'est dans quelques portraits travaillés avec
une finesse de dessin et une distinction surpre-
nantes. A défaut d’habileté, les Sadeler avaient
montré une rare fécondité; de son côté, Ad.
Collaert s'était adonné à l'allégorie, aux pieuses
histoires, et les compositions de Martin de Vos
et de Stradan avaient été l'objet de ses plus vives
prédilections. Enfin, Corneille, Théodore et Philippe
Galle, plus versés dans leur art que les graveurs
que nous venons de citer, s'étaient manifestés
dans plusieurs planches de leur jeunesse avec des
aptitudes sérieuses ; mais leur talent ne se déve-