154 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
d'un ton toujours riche et puissant. Du reste, Paul |
Pontius a poussé la science du clair-obseur plus
loin peut-étre qu'aucun autre graveur de l’école de |
Rubens, et cette préoccupation constante de rendre
l'aspect lumineux des peintures l'a amené en méme
temps à négliger de parti pris une exécution trop
brillante. Le nombre des planches qu’il a gravées
d’après Rubens est considérable. La Pentecóte, V As-
somption, Susanne au bain, la Présentation au
temple et beaucoup d’autres, ne le cèdent en rien
aux meilleures planches de Bolswert ; elles ré-
vèlent la même science de dessin, la même habi-
leté d’outil et cette imitation consciencieuse qui
n’exclue pas l’individualité, et qui n’entrave ni la
verve ni le génie personnel. Une des estampes de
Paul Pontius les plus répandues, et qui jouit à juste
titre d’une grande renommée, représente le célèbre
tableau de Jordaens, possédé par le musée du
Louvre, le Roi boit ou la Fête du Roi. Cette planche,
exécuté avec une entrain étonnant, rend à mer-
veille la couleur un peu brutale du tableau et les
expressions très-gaies des personnages.
La manière de Lucas Vorsterman est un peu
différente de celles des artistes précédents. Son
burin moins vif, mais aussi savant, rend l'aspect
des peintures de Rubens en multipliant les genres :
de travaux, et c'est par la diversité des tailles qu'il
a su, mieux qu'on ne l'avait fait avant lui, distin-
euer, les uns des autres, les éléments divers d'un