4 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
utilisées, et la gravure en criblé aurait été con-
nue.
L'histoire de la gravure sur métal, proprement
dite, a passé par les mêmes péripéties. Avant que
l'abbé Zani eüt retrouvé dans un des recueils
du cabinet des Estampes de Paris une épreuve de
la Paix de Florence, exécutée par Maso Finiguerra
en 1452, — les registres officiels en font foi, —
les érudits allemands regardaient Martin Schon-
sauer comme le véritable inventeur de la gravure
en taille-douce, citant en témoignage quelques
pièces exécutées, suivant eux, vers 1460. De-
puis cette époque, déjà éloignée de nous, —
puisque la découverte de l'abbé Zani remonte
à la fin du dix-huitième siècle, — les cher-
cheurs ne se sont pas découragés et leurs efforts
ont été couronnés de succès. Passavant a décrit
avec soin, dans les Archives de Naumann (4° année,
1858, p. 1), une figure de la Vierge portant la date.
de 1451 ; Renouvier, dans une brochure fort sa-
vante, a révélé l'existence d'une suite de la Passion,
exécutée en 1446. Des efforts persévérants dirigés
de ce côté pourront, sans aucun doute, amener
quelque révélation nouvelle; l'Allemagne ou les
Flandres, un jour ou l'autre, seront proclamés,
nous n'en doutons pas, les inventeurs de l'impres-
sion des estampes ; les archives dépouillées avec
soin, retournées dans tous les sens, fourniront
un document devant lequel toutes les ambitions