158 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
çon dont il ne put se défaire en face des œuvres
de Rubens; Jacques Matham, élève de Goltzius
qui ne sut pas non plus rompre avec la manière
contractée chez son maître, et ses estampes, d'a-
prés le grand artiste flamand, bien qu'affirmant
un profond savoir, ne rendent ni l'aspect coloré,
ni l'harmonie des modéles ; au contraire, Alexan-
dre Voet ne dessinait pas correctement, mais,
éléve de Paul Pontius, 11 excella dans la couleur,
et les estampes qu'il grava d'aprés Rubens (Judith
et Holopherne entre autres) ont l'effet des œuvres
originales, sinon leur dessin ferme et magistral.
Enfin, un graveur allemand, Christophe Jegher, —
et c'est par lui que nous achéverons cette nomen-
clature, — quitta son pays pour s'établir en Flan-
dre; c'était un. graveur sur bois. Ses estampes
passérent sous les yeux de Rubens, qui désira voir
quelques-uns de ses ouvrages reproduits par ce
procédé. Le maitre dessina lui-méme sur le bois
plusieurs compositions dont le graveur n'eut plus
qu'à suivre scrupuleusement les contours et les
hachures. Ainsi exécutées, les estampes de Jegher
sont de véritables fac-simile de Rubens. Quelque-
fois, en usant de plusieurs planches, à l'exemple
des Italiens, Jegher indiqua les différentes teintes
du dessin, les parties lavées venant modeler les
contours, et ces camaieux nous transmettent en-
core, avec une précieuse exactitude, les dessins du
peintre flamand.