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LA GRAVURE DANS LES PAYS-BAS. 159
Cependant les artistes qui suivirent les leçons
de Rubens et affectionnèrent ses peintures ne
s'imposérent pas la règle de reproduire seulement
les œuvres de ce maître à l’exclusion de celles
d’autres artistes. À l’occasion, nous avons déjà
mentionné quelques planches exécutées d’après
Jordaens, Seghers et Van Dyck par les disciples de
Rubens. Ces estampes, inspirées par les élèves et
les continuateurs de Rubens, sont en nombre con-
sidérable, et les peintures d’Antoine Van Dyck, en
particulier, attirèrent des graveurs qui mirent à
les reproduire le plus grand empressement.
Considéré seul, Antoine Van Dyck est un maître
de premier ordre, car toutes les figures qu'il inventa
ont une distinction, une finesse et une élégance
dont aucun artiste n'avait eu plus que lui le secret.
Mais, si on le compare à Pierre-Paul Rubens, il
n'occupe que le second rang. Et c'est justice :
dans ses compositions, on ne trouve pas, à beau-
coup prés, la puissante et la vaillante fécondité de
son maître. Il vint aprés lui, d'ailleurs, et profita
de ses exemples. Néanmoins, dans les portraits,
Van Dyck n’est pas inférieur à Rubens ; il voit, il
est vrai, la nature sous un autre aspect , et la dis-
linction le préoccupe plus que la grandeur ; mais,
à notre point de vue spécial, pour le sujet que nous
traitons ici, il a un intérét trés-vif, que son maitre
n'offre que dans des proportions bien moindres,
et encore enveloppé de doutes et d'incertitudes.