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LA GRAVURE EN ALLEMAGNE.
mit son talent au service de la religion naissante,
et orna d'estampes les hardis pamphlets du
réformateur. Plusieurs fois, dans son œuvre, on
rencontre des attaques contre la papauté. C’est
qu'il était plein d'ardeur pour les idées nouvelles,
et la facon souvent assez erue avec laquelle il
traita les sujets bibliques, prouve encore com-
bien il agit avec passion et atteste que l’art
ne fut pas son unique préoceupation. Quant aux
graveurs sur bois qui reproduisirent ses dessins,
ils s’efforcèrent de simplifier le travail pour que
chaque composition ressortit telle qu’elle leur
avait été confiée ; ils évitaient donc les tailles eroi-
sées, à moins qu’elles ne fussent absolument né-
cessaires, et poussèrent l’abnégation, il faut leur en
savoir gré, jusqu’à sacrifier leur personnalité à
celle du maître.
Au commencement du seizième siècle, une im-
pulsion toute particulière fut donnée à la gravure
sur bois : l’empereur Maximilien commanda aux
artistes les plus recommandables de l’Allemagne
quatre ouvrages consacrés à sa gloire, et dont la
composition l’occupa beaucoup lui-même. Le Roi
sage (der weisse Koenig) contient un grand nombre
de planches, dessinées par Hans Burgmair et gra-
vées par plusieurs artistes d’un talent inégal. Le
Theuerdanck, poëme allégorique et moral, composé
par l’empereur Maximilien et par Melchior Pfin-
tzing, son secrétaire, est orné de planches attri-