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LES. MERVEILLES DE LA GRAVURE.
testamenti, Lyon, Jean Frellon,1547).Son burin, sa-
vant et docile, a rendu avec une extréme délicatesse
ces compositions d'Ilolbein, bien petites, si l'on
en mesure les surfaces immenses, sous le rapport
du caractère et de la conception. Tel de ces sujets
tiendrait dans un carré grand comme un dé, qui
pourrait s'exécuter dans de vastes proportions,
sans perdre de ses mérites, tant les dispositions
générales en sont bien pondérées, tant le dessin des
figures est soigné et juste. Le talent de Lutzelbur-
ger consista précisément à savoir conserver dans
des cadres fort exigus cette grandeur d’aspect, et
à faire passer sur le bois tout l'esprit du maitre,
en n'usant que de travaux taillés dans la perfection.
De nombreux graveurs, dont le nom est resté in-
connu, reproduisirent aussi des dessins d'Holbein ;
mais, aucun de ceux dont nous avons pu voir les
planches, n'égala Lutzelburger. Le plussouvent, ils
allourdirent le trait, arrondirent les contours et
dépouillérent les compositions d'Holbein de tout
ce que celui-ci y avait mis de ferme et de piquant.
Gravure sur métal. — Si, depuis la découverte
de l'abbé Zani, les prétentions de l'Allemagne à
l'invention de la gravure sur métal n'ont plus de
| raison de subsister, il ne faut pas pour cela retirer
| aux Allemands toute part dans l'histoire de cet art
à ses débuts. En effet, tandis qu’un chef-d’œuvre,
dont la date est certaine, 1452, se produit à Flo-