182 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE,
ne parait pas non plus avoir subi un tirage à la
presse ; l’encre posée sur cette surface en très-pe-
tite quantité n’eût pas supporté, nous le croyons
du moins, beaucoup de pression, et la planche elle-
même n’y eût pas résisté. Il y a d'ailleurs une
preuve matérielle en faveur de l’opinion qui pré-
tend que l'épreuve a dù s’obtenir à l’aide du frot-
ton : les témoins de la planche ne sont accusés
en aucun endroit, ct nous avons vu plusieurs
estampes de cet anonyme assez complètes pour
que les bords de la planche eussent été visibles,
si celle-ci avait effectivement éprouvé une forte
| pression. De là on peut conclure que le graveur
a auquel on à donné le surnom de maître aux ban-
I deroles, à cause des phylactères garnis de légen-
B des dont il aurait accompagné ses figures, ne
| possédait | as encore tous les secrets de son art,
et doit étre, pour ce motif, regardé comme un des
plus anciens graveurs de l'école allemande.
Cet autre artiste anonyme, dont on trouve de
nombreuses estampes portant les lettres E. S., et
les millésimes 1466 et 1467, est fort digne de por-
i ter le nom de maitre qui lui est également donné ;
il est certain que, dans aucun pays, a cette époque,
on ne pouvait rencontrer un artiste aussi instruit
dans la pratique de la gravure ni aussi fécond; son
burin net et d'une grande propreté coupait le cui-
vreavee une souplesse surprenante ; quoique son
dessin soit d'une correction souvent contestable, il