Full text: Les merveilles de la gravure

    
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
   
  
  
   
206 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE. 
laborieux et sincere, qui eut le tort une fois ou 
deux de s’écarter de la bonne voie pour inventer des 
scènes auxquelles on n’accordait pas d’ailleurs, au 
seizième siècle, l'importance que les idées moder- 
nes leur donnent. 
Jacques Binck, qui naquit à Cologne et mourut 
a Keenisgberg, vers 1560, copia tous les grands : 
maitres, Marc-Antoine, Albert Dürer, Martin Schon- 
gauer et Hans-Sebald Beham, et sut assez bien s’ap- 
proprier la manière de chacun. Avec Albert Dürer 
et Marc-Antoine, son burin est doux ; il est un peu 
lourd avec Beham. Quand il gravait des sujets de 
son invention, il semble que ce ne füt plus le méme 
artiste : les tailles serrées et nettement accusées des 
planches reproduisant la composition d’un maître 
étranger, sont remplacées par des tailles écartées et 
grêles, à peine suffisantes pour indiquer le modele, 
pour accentuer les contours. Remarquons-le aussi, 
les types sont moins laids chez Binck que chez laplu- 
part de ses compatriotes. Il avait séjourné deux 
ans en Îtalie (1529 et 1530), et l’on voit qu’il 
n'était pas resté indifférent aux beautés qu’il y 
avait pu étudier. Georges Penez n’eût-il gravé que 
la planche représentant Jésus entouré de petits 
enfants, qu’il mériterait d'occuper un bon rang 
parmi les petits maîtres. Dans cette estampe bien 
composée, l'artiste a vêtu les mères et les enfants 
à la mode allemande du seizième siècle, ajoutant 
ainsi, sans bien s’en rendre compte, au mérite 
  
  
	        
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