LA GRAVURE EN ALLEMAGNE. 217
on serait tout disposé, ce genre étant admis, à lui
accorder une placehonorable parmi les architectes-
graveurs de la Renaissance. Sa pointe hardie alta-
quait franchement le cuivre, et docile & la main
qui la conduisait, souple et ingénieuse, heureuse
souvent dans ses audaces, elleatteignit a plus d'un
effet pittoresque et inattendu.
Aprés ces artistes, l'art véritable n'existe plus
guère en Allemagne. J.-E. Ridinger, Ch. Dietrich,
Ch.-B. Rode et Weirolter sont des peintres d'un
talent médiocre, qui s'exercent quelquefois à ma-
nier la pointe, mais ne produisent pas d'ouvrages
de valeur. Jean-Elie Ridinger doit la petite répu-
tation qui entoure son nom aux sujets de chasse
et aux scénes de la vie des animaux qu'il a traités,
plutót qu'au talent dont il a fait preuve dans ses
estampes. Dietrich a beau s'efforcer, dans ses gra-
vures, de rappeler Rembrandt, il ne réussit à
tromper personne, pas même les ignorants ; sa
pointe est lourde, son dessin mauvais, sa science
de clair-obseur nulle. Christian-Bernard Rode, né
à Berlin en 1725, courut le monde : les voyages
ne lui profitèrent point ; ses eaux-fortes sont d’un
dessin très-prétentieux et gravées avec une négli-
gence déplorable ; ses compositions, que l'emphase
envahit, mais vides de pensées, ont été agencées
sans ordre ni goùt, comme sans aucune entente de
l'effet. Les paysages de Francois-Edmond Weirot-
ter paraissent des œuvres à peine intéressantes, ct