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LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
pour achever l'étude des graveurs de l'école alle-
mande, il faut maintenant franchir le Rhin et
chercher à Paris les artistes qui semblent s'y étre
donné rendez-vous, pour apprendre de maitres
francais un art dont leur pays a laissé perdre les
secrets.
Jean-Georges Wille et son ami Georges Frédéric
Schmidt vinrent en France dés leur jeunesse. Ils
commencérent donc leurs études de graveur dans
notre pays. C'est également chez nous qu'ils les
poursuivirent jusqu’au bout, obligés, pour vivre,
de travailler chez l’éditeur Odieuvre. Wille arriva
rapidement à une facilité manuelle qui le fit pré-
férer à ses émules. Bientôt Hyacinthe Rigaud
vit quelques-unes de ses planches ; il sut facile-
ment en reconnaître les mérites et rendit au jeune
artiste la carrière facile en le mettant en relation
avec les amateurs, en lui donnant les moyens de
reproduire des ouvrages importants qui le placè-
rent en évidence ; aussi le jeune graveur allemand
ne tarda-t-il pas à dépasser en réputation tous les
graveurs français de son temps. Il ne vint guère à
Paris de grand personnage, un peu ami des arts,
qui ne briguàt l'honneur de lui étre présenté, et
chacun rendait justice à son talent en méme temps
qu'à son goüt éclairé d'amateur: car J. Georges
Wille possédait beaucoup de tableaux et d'objets
d'art, et parmi ses estampes les plus connues, les
plus admirées, il en est plus d'une qui reproduit