998 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
Charles I° ; il fut fait prisonnier lors de la chute
de ce prince, et enfermé à Aldersgate. Mais les
loisirs que lui faisait sa captivité, il les employa à
graver, et c’est dans sa prison qu’il exécuta le
portrait du duc de Buckingham. L'influence de ses
amis et la réputation que ses premiers ouvrages
lui avaient valu intéressèrent en sa faveur et lui
firent rendre la liberté. Cependant, en sortant de
prison, il refusa de prêter serment à Cromwell,
et, banni, obligé de quitter sa patrie, il vécut en
France, oü il put continuer ses études dans l'atelier
de Philippe de Champagne d'abord, puis auprés
de Robert Nanteuil, dont les lecons lui profitérent
beaucoup. Aussi ne tarda-t-il pas à acquérir une
vraie renommée, et quand les événements lui per-
mirent de rentrer en Angleterre, c’est-à-dire en
1650, son talent le fit parfaitement accueillir de
ses compatriotes. Comme son ami et maître Nan-
teuil, il dessina des portraits aux trois crayons. Il
y réussit; ils eurent tout de suite une grande
vogue. Fort heureusement il ne cessa pas pour
cela de pratiquer la gravure, et ses nombreuses
estampes prouvent, comme ses dessins, une re-
marquable aptitude à saisir les physionomies, et,
en outre, un rare mérite de graveur. Il est impos-
sible, en effet, de mieux exprimer la vie, de mieux
interpréter le côté intéressant d’un visage. Formé
aux leçons de Nanteuil, muni des préceptes de cet
excellent artiste, il l'égala quelquefois, l'imita,