210 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
plus inventifs, que tous leurs émules étrangers.
Maintenant on reste indécis sur la question de sa-
voir qui dirigea cette école de gravure, lequel est
digne d'occuper le premier rang, et quelle est la
part d'influence qu'il exerca sur ses contempo-
rains.
Richard Earlom, dont le nom est peut-étre le
plus connu, ne se cantonna pas, comme la plu-
part de ses compatriotes, dans le genre du por-
trait et doit, sans doute, sa réputation à la va-
riété de travaux qu’il entreprit ; il grava des bou-
quets de fleurs et des groupes de fruits, d’après
Van Huysum, qui ont acquis une juste célébrité, et
Betsabée amenant Abisag à David, passe pour le
chef-d’œuvre dela gravure en manière noire. Néan-
moins, quel que soit le mérite de ces ouvrages,
nous ne pouvons cependant y reconnaître les quali-
tés exceptionnelles qui pourraient en faire les sou-
ches de toute une école et, en bonne conscience,
nous ne sommes pas du tout éloignés de trouver
autant de valeur dans beaucoup d’autres pièces
d'artistes anglais dela méme époque ; nous le ré-
pétons d'ailleurs, le portrait a toujours été mieux
traité en Angleterre que les compositions d'his-
toire ou de genre. L'état des peintres qui, dans
ce pays, ont fait preuve d’un goût relevé et d'une
préoccupation, füt-elleaccidentelle, du grand style,
est facile à établir, tandis que les portraitistes sont
trés-nombreux, méme en ne tenant compte que