LA GRAVURE EN ANGLETERRE. 245
fit le portrait du graveur, que celui-ci reporta en-
suite sur le cuivre. Parmi les autres portraits gra-
vées par J. Smith, d'aprés G. Kneller, on remar-
que surtout ceux de Guillaumelll, roi d'Angleterre,
du peintre Guillaume Vandevelde, de la comtesse
de Salisbury et de Jean, duc de Marlborough ; ces
planches reproduisent avec exactitude les peintu-
res un peu compassées du maitre; mais, disons-
le, la traduction en est lourde et manque quel-
quefois d'harmonie.
Un peintre charmant, dontles ouvrages obtin-
rent du vivant même de leur auteur un succès
bien mérité, Thomas Gainsborough, n'eut pas le
talent ou la possibilité de grouper autour de lui des
artistes disposés à multiplier ses ouvrages. La ma-
nière noire élail cependant plus capable qu’aucun
autre genre de gravure de rendre les effets blonds
de ses peintures, et les portraits : du prince de Gal-
les, gravé par John Raphaël Smith, de Richard
Warren par J. Jones, du comte de Derby par
George Keating, et de Henri, duc de Buccleugh,
par J. Dixon, attestent, non-seulement le talent
des graveurs, mais, en outre, le parli qu'avec
la manière noire on pouvait tirer de ces pein-
tures fraiches et gaies qui donnent de l’aristocra-
üe anglaise une idée si nette et si noble ; malheu-
reusement on n'a gravé qu'un petit nombre des
peintures de Gainsborough, et ce très-joli tableau
intitulé l’Enfant bleu, qui fut salué d’un si grand