244 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
et si légitime succés à l'Exposition de Londres en
1862, n'a pas été reproduit par les graveurs con-
temporains du peintre. Sir Thomas Lawrence fut
mieux parlagé; sil ne trouva pas non plus, lui,
beaucoup d'artistes qui s'attachérent à multiplier
ses excellents ouvrages, du moins eut-il la chance
de rencontrer dans Samuel Cousins un interpréte
habile qui exécuta d'aprés une de ses peintures,
un véritable chef-d’œuvre. Nous entendons par-
ler du portrait du pape Pie VII, la meilleure
planche peut-être exécutée en manière noire dans
les temps modernes ; singulièrement instruit dans
son art, le graveura su conserver toute la noblesse
ettoute la vie que le peintre avait données à son
modèle; il a ménagé avec un tact infini les lumiè-
res et dessiné la tête du pontife avec une science
que la plupart de ses compatriotes n’ont jamais
connue. Ch. Turner grava également d’après Law-
rence un excellent portrait de William Pitt. Ce
dernier grand peintre de l’Angleterre, ce descen-
dant direct de Reynolds, eut le bonheur de ren-
contrer parmi ses contemporains des artistes qui
comprirent admirablement ses ouvrages et qui
les traduisirent avec un louable talent.
Nous n’avons pas encore parlé de l’école humo-
ristique. Elle occupe cependant en Angleterre une
place importante ; mais nous avons voulu achever
cette étude sur la gravure anglaise par un genre
qui, en faisant à la littérature, à la politique et