LA GRAVURE EN ANGLETERRE. 251
Gillray mit son talent au service des passions du
moment, et à ce titre il restera comme un des ar-
tistes qui ont le mieux contribué à faire con-
naître, au jour le jour, les événements accomplis
en Angleterre sous le règne de Georges III.
Thomas Rowlandson, qui naît à Londres un an
avant Gillray, au mois de-juillet 1756, peut pren-
dre rang à cóté de lui; il ne suit pas cependant
tout à fait la mème voie ; la politique le préoceupe
peu, les scènes de moeurs l'attirent davantage. Il
excelle à grouper, à côté les unes des autres, un
grand nombre de figures, à disposer une compo-
sition, à animer des personnages. Il se sert de la
pointe comme du crayon ou de la plume et n'est
graveur que parce qu'il faut multiplier les scé-
nes grotesques qu'il invente; aucun souci du
métier n'apparait en lui, ni aucun désir de mon-
trer son habileté. Que veut-il principalement?
Dévoiler le ridicule de ses contemporains. Le plus
souvent il atteintle but. A la fin de sa vie, Th. Row-
landson dessina des vignettes pour des livres. Le
volume illustré par lui qui eut le plus de succès
en Angleterre fut le Docteur Syntax, histoire des
aventures innombrables d’un voyageur malheu-
reux que la mauvaise fortune poursuit ; les plan-
ches gravées à l’eau-forte et coloriées à la main
qui accompagnent le texte anglais, suffiraient à
montrer le côte spirituel du talent de Th. Row-
landson et peuvent certainement compter parmi