266 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
maniére, la gravure sur bois alla en déclinant et
tendit à disparaitre. La gravure sur métal ga-
gnait du terrain. Olivier Codoré, auteur des plan-
ches qui décorent Entrée de Charles IX a Paris, le
6 mars 1672, montra de la lourdeur, et malgré
la précision de son dessin et le soin de son tra-
vail, sembla donner le signal de la décadence ; ef-
fectivement cet art, dont quelques artistes français
avaient su tirer un si heureux parti, ne tarda pas
à tomber entre les mains d’artisans qui n’y virent
qu'un moyen économique de représenter les évé-
nements du moment, ou bien un procédé com-
mode pour mettre sous les yeux du public avide
d'images pieuses ou mythologiques les sujets de
la Bible ou les scénes de la Fable.
Ce fut alors que Perissim et Tortorel gravèrent
sur bois les tristes épisodes du règne de Charles IX,
et leurs planches eurent un tel succès qu’elles
furent incontinent copiées sur cuivre, en France,
en Hollande et en Allemagne, et multipliées à l’in-
fini. Ce succès n’était certes pas dû au talent dé-
ployé par les artistes, mais bien plutôt aux sujets
eux-mêmes, dessinés sous le coup de l’émotion, à
mesure qu’ils se produisaient.
Au bas des grandes planches pieuses et païennes
qui virent le jour, en France, au seizième siècle,
on trouve les noms d'éditeurs peu connus qui
pourraient bien avoir eux-mêmes tenu l’échoppe ;
citons Jean Leclere, Denis de Mathonière, Marin