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LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
reproduisait, pouvaient-ils captiver l'attention à
une époque où toute'une pléiade de graveurs sur
cuivre dessinaient et gravaient avec une grâce
charmante les petites vignettes destinés à orner les
livres, les fleurons et les culs-de-lampe qui com-
mencaient ou terminaient les chapitres? Le mo-
ment était donc mal choisi. Pour essayer une re-
naissance de la gravure sur bois, il eüt aussi
fallu beaucoup plus de talent que Papillon n'en
avait, de sorte que la tentative avorta. Mais cin-
quante ans plus tard, reprise avec à propos,
et notons-le, avec un grand zèle et beaucoup de
talent, l’idée réussit et rencontra la veine d’un
succès éclatant et définitif. De grandes publica-
tions se fondèrent et prospérèrent au delà de toute
espérance, grâce à l’intelligence devouée de ceux
qui les dirigeaient ; des éditeurs appelèrent à eux
les dessinateurs les plus expérimentés; ceux-ci
formèrent leurs graveurs ; les procédés se perfec-
tionnèrent, leur rôle se développa, le goût se ré-
pandit; cet art si longtemps délaissé fleurit de
nouveau, et personne aujourd'hui ne songe plus à
contester la supériorité de notre pays en ce genre
de gravure devenu populaire.
Gravure sur métal. — Pour la gravure sur métal
pas plus que pour la gravure sur bois, les Francais
n'ont de titres sérieux à faire valoir dans l'histoire
des origines. Malgré l'opinion de quelques auteurs