LA GRAVURE EN FRANCE.
cherches? En indiquant, comme nous venons de
le faire, les tendances de quelques-uns, nous avons
suffisamment établi, croyons-nous, la situation de
l’art du graveur, en France, au seizième siècle.
Paris ne fut pas mal partagé non plus, et
c'est même là que se rencontrent les talents les
plus renommés. D'une pointe pittoresque, Pierre
Biard exécuta une nombreuse série d’estampes de
son invention; cependant il réussit plus complé-
tement lorsqu'il suivit des dessins qu'il n’avait
pas composés, et deux pièces, l’une d’après Michel-
Ange, l’autre d’après Jules Romain ; l’Esclave et
Vénus jalouse de Psyché excitant l'Amour à venger
son injure, bien que d'une interprétation un peu
trop libre, donnent de son talent une idée plus
favorable que tous ses autres ouvrages.
Dans quelques planches qui ornent le Ballet co-
mique de la Royne faict aux nopces de Monsieur le
duc de Joyeuse et de Madamoyselle de Vaudemont
(Paris, 1582, in-4°), Jacques Patin fit preuve d'une
assez grande habileté ; quand les figures sont un
peu grandes, le dessin laisse bien quelque chose
à désirer ; en revanche la gravure, finement tou-
chée, mérite ordinairement des éloges.
Auprès de ces artistes se place tout un groupe
de graveurs qui se contentèrent de reproduire les
œuvres d'autrui, sans doute faute de capacités né-
cessaires pour inventer eux-mêmes la moindre
composition. Ne trouvant pas en France une école