20 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE,
des arlistes allemands copièrent dès le commen-
cement du seizième siècle, montrent assez de
fortes qualités pour que l'opinion qui les attribue
à Sandro Botticelli n'ait rien qui surprenne. C'est
qu'en effet on y reconnait les mémes expressions
de téte et en quelque sorte la méme pratique que
dans les tableaux du maitre. Et pour citer un
exemple parmi les ceuvres authentiques du célèbre
florentin conservées en France, nous indiquerons
une Vénus couchée, possédée jadis par le marquis
Campana et appartenant aujourd’hui au musée
Napoléon II. La tête de la déesse est exactement la
même que celle de la sibylle Agrippa, et en faisant
la part des procédés si différents de la peinture et
de la gravure, il est évident que l'artiste a travaillé
dans l'un et l'autre cas, par plans accentués, ne
se préoecupant du modéle que lorsqu'il a arrété
d'un trait ferme et savant les contours extérieurs
de la figure et assuré les formes de l'objet quil a
voulu représenter.
Un contemporain de Maso Finiguerra, nielleur
et orfévre, ainsi que lui, Antonio Pollajuolo, parait
avoir travaillé en même temps que les artistes
dont nous venons de parler. Il naquit à Florence
en 1426, comme en fait foi une inscription placée
sur son tombeau. Il étudia successivement sous
Bartoluccio et sous Lorenzo Ghiberti ; mais il quitta
l’atelier de ces maîtres pour exercer librement
l’orfévrerie. Si l’on en croit Vasari, le seul his-