322 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
maître, Giovanni Dughet, exécuta d’après Poussin,
la meilleure est l’Assomption de la Vierge ; le che-
valier Avice, noble de naissance, artiste par occa-
sion, fit preuve de talent lorsqu’il grava I’ Adoration
des Mages, du Musée du Louvre, et un Groupe d'a-
mours jouant au bord d'une forét ; e Martyre de saint
Barthélemy, gravé par Jean Couvay, accuse une
grande adresse à manier le burin, plutôt qu’une
aptitude bien marquée à s'identifier avec la ma-
niére du Poussin ; le Baptéme du Christ, par Louis
de Chatillon, rend heureusement l'aspect du ta-
bleau ; Gérard Edelinck, d'ordinaire si habile, et
dont les ouvrages ne méritent d'habitude que des
éloges, se montra cependant au-dessous de lui-
méme, lorsqu'il reproduisit l'Annonciation; enfin,
Étienne Gantrel, Jean Lenfant, Étienne Baudet,
Antoine Garnier, Michel Natalis, Jean Nolin, Pierre
Van Somer et beaucoup d’autres qu’il est moins
utile de citer, demandèrent souvent aux composi-
tions du Poussin leurs inspirations, et méme ne mé-
ritérent quelque renommée, que lorsqu'ils eurent
le bon goüt de suivre ce maitre. Tel graveur est
incapable de produire de lui-même une bonne
planche qui, un bon modèle sous les yeux, exécute
une œuvre remarquable, tout à fait digne d'at-
tention.
Que l’influence de Nic. Poussin ait été très-pro-
fitable à l'école francaise, et d'un effet durable,
cela n'est pas douteux.Si imparfaites que furent au