LA GRAVURE EN FRANCE.
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la pratique des beaux-arts. On a également de cet
excellent maître un traité orné de planches sur
les proportions du corps humain, mesurées sur les
plus belles figures de l’antiquité. Ce travail mérite
ncore aujourd’hui l'estime qui l’accueillit lors
de sa publication (1683).
A côté de Gérard Audran travaillèrent Gérard
Edelinck, Robert Nanteuil et Jean Morin, artistes
supérieurs, eux aussi, doués également d’une habi-
leté surprenante. Charles Lebrun, Pierre Mignard
et Philippe de Champagne, sont les modèles que ces
graveurs affectionnèrent principalement, et s'ils
ne gravérent pas uniquement les productions de
ces maitres, ils leur empruntérent cependant le
plus souvent leurs peintures ou leurs dessins pour
les multiplier.
Gérard Edelinck est né à Anvers en 1640, mais
il conquit ses droits de Français, en passant pres-
que toute sa vie à Paris, et en acceptant le titre
de membre de l'Académie royale, qui lui fut ac-
cordé le 6 mars 1677. Ses ouvrages sont d’une
assez grande égalité pour qu'il soit assez difficile
de distinguer ses premières estampes, dans l’ordre
de la production, des dernières. Toutefois le por-
trait de madame de la Vallière, qui fut publié par
Balthasar Montcornet, éditeur du commencement
du règne de Louis XIV, nous semble, à cause de
l'adresse de ce marchand, devoir être considéré
comme l'une des planches exéculées par Gérard