LES MENVEILLES DE LA GRAVURE.
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Edelinck à ses débuts ; le mérite du maitre n'y ap-
parait pas d'ailleurs au complet, car à cóté de qua-
lites de dessin et de couleur trés-réelles, on re-
marque dans le travail quelques duretés que le
graveur, en pleine possession de son talent, n'eut
pas certainement laissé subsister. Quant à la
plupart des autres estampes d'Edelinck, il n'y a,
pour ainsi dire, que des éloges à leur donner, et
| la liste des chefs-d’œuvre de cet artiste serait fort
a longue si l’on essayait de la dresser tout entière.
Bornons-nous à citer la Sainte Famille, d’après
n Raphaél, la Tente de Darius, d'aprés Lebrun, les
ll portraits de Charles Lebrun, de Francois Tortebat,
Ji d'Hyacinthe Rigaud, de Paul Tallemant, de John
i Dryden, de Fagon, de Martin Desjardins et de Phi-
| lippe de Champagne. Jamais artiste ne sut expri-
mer la vie avec plus de vérité, ni mieux s'appro-
prier le talent des autres ; Raphaël n’a pas eu d’in-
terprète plus habile, et les peintres du règne de
Louis XIV ont gagné aux estampes du traducteur
un renom que leurs ouvrages seuls n’eussent point
| suffi probablement à leur assurer.
ma Robert Nanteuil, qui vécut auprès de Gérard
Il Edelinck, faisait lui-même, le plus souvent du
moins, les dessins de ses gravures. Plusieurs de
ses portraits nous sont parvenus. Aussi, son talent
de dessinateur étant connu, on comprend sans
peine que son burin habile et merveilleusement
adroit ait pu si heureusement fixer des physiono-