540 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
qu'il comprenait que les œuvres des coloristes
étaient plus propres que les autres à être repro-
duites en manière noire et que les effets du clair-
obseur convenaient mieux à ce genre de gravure
que les finesses du dessin ou la précision des
contours; enfin Bernard Picard, graveur froid et
monotone qui semble s'être laissé entraîner par le
charme de la couleur lorsqu'il exécuta, en 1698,
le portrait de Démocrite.
A la fin du dix-septiéme siècle, nous retrouvons
les artistes que nous avons nonimés plus haut,
mais alors ils consacrent leur talent à retracer les
événements accomplis sous le règne de Louis XIV.
Néanmoins, fort peu d’ouvrages remarquables fu-
rent publiés à cette époque bien que la gravure
eùt pris une extension inconnue jusque-là; ainsi
la mode s’était introduite dans notre pays, de
graver avec soin de grands almanachs, offrant
dans de nombreux médaillons les faits impor-
tants dont l'année qui venait de s'écouler avait
été témoin ; et ces immenses planches dans les-
quelles, naturellement, le calendrier n'oceupait
que peu de place, gravées à la hâte par Edelinck,
Poilly, Sébastien Leclerc et par Albert Flamen,
pour le besoin du moment, ne sauraient, pour
la plupart, accroitre la réputation de leurs au-
teurs. Méme observation relativement aux vastes
théses de théologie, de droit ou de philosophie
que les étudiants dédiaient soit au roi, soit aux