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LA GRAVURE EN FRANCE.
grands personnages de la cour. Un portrail ou
une allégorie pompeuse surmontent l'encadrement
qui contient les positions, et quoique Robert Nan-
teuil, Francois de Poilly, Pitau et Gérard Edelinck
en soient encore les auteurs, ces planches sont
au-dessous de la renommée de ces artistes.
On éleva en France sous Louis XIV nombres de
monuments, témoignages de la fécondité et de la
science des architectes employés pendant le régne
du fastueux monarque; un graveur, Jean Marot,
prit soin de conserver pour la postérité, la repré-
sentation de la plupart des édifices exécutés sous
ses yeux. Grâce à l’exactitude intelligente de cet
artiste, il est aisé de se rendre un compte exact
de monuments aujourd’hui détruits, de reconsti-
tuer en tout cas l’histoire de l’architecture fran-
caise au dix-septième siècle. Et ce que Jean Marot
fit pour l’architecture, Jean Lepautre, Jean Berain
et Daniel Marot le firent pour l’ornementation in-
térieure. Ces trois artistes dans des genres diffé-
rents, mais habiles au même degré, laissèrent un
grand nombre de planches qui fournissent les
documents les plus précis et les plus complets sur
la décoration des appartements de leur temps. Les
motifs des arabesques abondantes et si facilement
agencées que nous voyons dans le palais de Ver-
sailles ou dans les somptueux hôtels qui ont par
hasard échappé aux démolitions modernes, se
retrouvent dans les innombrables estampes gra-