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LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
clairement énoncés, était un artiste médiocre,
plus apte à reconnaître le talent chez les autres
qu’à inspirer par ses travaux beaucoup d’émula-
tion. Citons encore Thomas Desfriches, né à Or-
léans, qui emprunta aux bords du Loiret quelques
vues gravées par lui avec esprit, mais sans dépas-
ser sensiblement le niveau ordinaire aux amateurs.
L. C. de Carmontelle, littérateur de mérite, mit
lui-méme sur cuivre quelques portraits spirituel-
lement tracés, et qui dénotent une rare entente
de la physionomie ; le comte de Caylus, archéolo-
gue et écrivain distingué, dessinait avec facilité
et utilisa son talent à reproduire quantité de des-
sins, d’objets antiques et à graver quelques com-
positions de son invention ; bien que ne procédant
ni d'un sentiment profond de l'antiquité, ni d’une
compréhension élevée des dessins des maîtres, son
œuvre considérable accuse cependant une remar-
quable diversité de manières et atteste tout au
moins que l’esprit de l’artiste était singulièrement
préoccupé et épris des belles choses. Enfin, une
main quasi royale ne dédaigna pas de pratiquer
la gravure : c’est de la marquise de Pompadour
qu'il s'agit. Outre un assez grand nombre de
planches exécutées d'aprés les pierres gravées de
Jaeques Guay, elle signa trois ou quatre estampes
que n'eussent point désavouées des graveurs en
réputation. On y voit des enfants faisant des bulles
desavon, buvant du lait ou assis dans la campagne,