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LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
teur Bouchardon lui valut le titre d’académicien.
Ce n’est point sa meilleure estampe, ni une œuvre
hors ligne. Jacques Baléchou, dont la manière a
beaucoup de rapport avec celle de Beauvarlet, exé-
cuta non sans talent, d’après une peinture de
J.-B. de Troy, le portrait de M. de Julienne tenant
à la main une feuille sur laquelle se voit tracé le
portrait de Watteau. Cette planche est très-supé-
rieure à une estampe bien plus célèbre exécutée
par le même artiste d’après Vanloo et représentant
Sainte Geneviève gardant son troupeau.
Nés l’un et l'autre en Allemagne, Jean-Georges
Wille et Georges-Frédéric Schmidt vinrent se fixer
de bonne heure en France et exécutèrent dans
notre pays les planches qui font leur renommée.
Nous avons déjà mentionné ces artistes plus haut
lorsque nous avons parlé de l'école allemande,
aussi serons-nous ici très-bref à leur égard. Wille
grava un grand nombre de portraits d'après Tocqué
et de la Tour, et plusieurs compositions de Ter-
burg, de Dietrich et de son fils Pierre Alexandre
Wille. Son travail est d’une excessive propreté.
Jamais on n’avait poussé aussi loin, chez nous, la
netteté et la régularité de la taille; jamais non
plus on n'avait donné aux estampes cet aspect
métallique qui fatigue l’œil et reproduit imparfai-
tement la peinture. La figure humaine, les étoffes,
les meubles sont gravés avec la même dureté. On
dirait, en regardant ces estampes dans l’exécution