372 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
d’être ignorées ou connues uniquement de quel-
ques rares privilégiés.
La révolution opérée dans l’art par David avait
atteint la gravure et rendu à cet art sa splen-
deur passée. Charles-Clément Bervic (mai 1756-
mars 1822) montra de bonne heure de rares dis-
positions pour le dessin. Il fut l'un des meilleurs
élèves de Jean-Georges Wille. Ainsi que lui, il
se servit uniquement du burin et sut en tirer un
excellent parti; mais ses tailles, coupées facile-
ment, très-symétriques, sont plus souples que
celles de son maître et ses estampes n’ont point
l’aspect métallique que nous avons reproché aux
gravures de Wille. On connaît le succès légitime
qu'obtinrent à leur apparition l'Éducation d'A-
chille, d'aprés Regnault, l'Enlévement de Déjanire,
d'aprés le Guide, le Portrait du roi Louis XVI,
d'aprés Callet, et le groupe de Laocoon; ces es-
tampes, dans lesquelles l'artiste a su, à l'aide de
sacrifices intelligents, concentrer l'attention sur
les parties importantes dela composition, ont con-
servé, aux yeux des hommes compétents, l'intérét
qui s'attache à toute œuvre sérieusement étudiée ;
elles ont eu, en outre, l’avantage de guider notre
école moderne de gravure qui, Dieu merci, n'a
pas manqué de profiter des bons exemples, des
utiles lecons qu'elles contiennent.
Condisciple de Bervic dans l'atelier de Wille,