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LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
rément c'était là une direction toute nouvelle, |
un changement étonnant et bien considérable. (
Les maîtres du lieu se. fussent-ils mieux ac-
commodés de sujets en désaecord flagrant avec
leurs habitudes de plaisirs ; eussent-ils préféré (
des peintures mystiques? Poser la question c'est
la résoudre, et, au contraire, rien de plus natu- |
rel que les parois d'une demeure constamment en
féte, oà la cour ne cessait point de vivre au milieu
des plaisirs, se soient couvertes de baechantes, de
sirénes, de faunes, et non de personnages emprun-
tés à la Bible ou à l’Évangile. C’est Rosso qui fut |
chargé le premier de la décoration de Fontaine- |
bleau. Il en comprit supérieurement les condi-
tions particulières ; il s’identifia avec le caractère
qu’il fallait lui imprimer, et il sut oublier, au
moins pour un temps, le souvenir du milieu où il
avait appris son art pour songer seulement aux
désirs qu'il devait satisfaire.
Nous examinerons plus loin, lorsque nous nous
oecuperons de la gravure en France, l'umportance
extraordinaire de l'école de Fontainebleau ; en ce
moment nous nous bornons à constater la part
que prit Florence à ce mouvement, et l'ascendant
d'un maitre de cette école sur ses contemporains
étrangers. Mais l'art florentin, si homogène et si
vivace à l'origine, se dissémine et s'affaiblit aus-
sitôt après le seizième siècle. Les historiens signa-
lent quelques talents sans noter une seule indivi-