PROCEDES. 405
éloignant le rouleau, rend sur ce point la pression
plus douce, l’encre moinsabondante et conséquem-
ment le ton plus léger. »
Pour la gravure en taille-douce, le procédé
d'impression diffère complétement. On à vu plus
haut que tout ce qui doit apparaître à l’épreuve
étant gravé en creux, il faut que le papier, préala-
blement humecté, ou trempé comme on dit, reçoive
une pression telle qu’il puisse aller chercher l’encre
dans les tailles. Voici comment on procède. Après
avoir placé la planche sur un réchaud qui lui
communique une légère chaleur, l’ouvrier charge
d'encre toutes les parties de la gravure; il n'en
ménage aucune. Cette première opération faite, il
essuie soigneusement sa planche, se servant pour
cela d’un tampon de mousseline raide, afin de
mieux enlever l’encre partout ou elle n’est pas
utile, et il poursuit ce nettoyage avec du blanc
d'Espagne qu’il passe, en s’aidant de la paume de
la main, sur le métal, jusqu’à ce qu’il lui ait
rendu son éclat. Ainsi nettoyée, la planche est po-
sée sur des draps de flanelle; on étend dessus la
feuille de papier humide qui devra recevoir l’em-
preinte, en prenant l’encre demeurée dans les
tailles ; le tout glisse entre deux cylindres à pres-
sion, dont la rigidité est adoucie par des draps
de flanelle dits blanchets; au sortir de cette pres-
sion, on a une épreuve que l’on détache avec pré-
caution de la planche; l’encre la rend un peu