50 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
d'un Milanais, et le nom de Léonard peut étre mis
au bas de ce profil sans que personne, pensons-
nous, songe à réclamer.
On attribue à Léonard de Vinci plusieurs autres
estampes, et il y en a une que nous sommes tout
à fait d'avis de regarder comme ayant été exécutée
par lui. Si ces ornements bizarres qui paraissent
formés de cordes nouées peuvent, malgré l'in-
scription centrale Academia Leonardi Vinci, appar-
tenir comme composition et comme gravure à un
autre artiste — on sait que des estampes sur bois
signées du monogramme d'Albert Dürer les retra-
cent d'une facon identique — il n'en est pas de
méme de trois têtes de chevaux dont nous ne
saurions indiquer l’auteur s’il n’était Léonard de
Vinci lui-même. La première fois que cette planche
nous tomba sous les yeux, celle était confondue,
dans un recueil considérable, avec d'anciennes es-
tampes de l’école ilalienne ; notre première impres-
sion nous porta à l’attribuer à Léonard, tant elle
nous rappelait certains dessins de ce maitre que
nous avions examinés à Milan et à Florence ; elle
nous intéressa à ce point que nous voulümes, nous
défiant de notre propre sentiment, savoir si elle
avait été remarquée par d'autres historiens, et nous
nous assurâmes que nous ne nous étions pas pré-
cisément trompé, puisque Passavant donnait cette
estampe à Verrochio, le maître de Léonard de Vinci,
et qu’Ottley inclinait à la regarder comme l’œuvre