54 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE,
Parme. — 11 eût été plus rationnel, nous le sa-
vons, de parler de l’école parmesane après avoir
examinê les œuvres exécutées à Rome. Cependant
nous préférons terminer l’histoire de la gravure
en Italie par la ville où cet art a trouvé son épa-
nouissement le plus complet. Si grande d'ailleurs
qu'ait été l'influence de l'école romaine sur celle
de Parme, elle ne fut pas absolue. Ainsi Mazzuoli,
dit le Parmesan, s'inspira de Raphaél, mais pour
le dessin seulement; on le voit donner à ses
estampes un charme, un attrait de couleur qui
semblent des emprunts faits à son compatriote le
divin Corrége, plus qu’à aucun autre maître.
C’est qu'Antonio Allegri est à Parme comme
une exception glorieuse. Il domine de cent cou-
dées le reste de l’école; il intimide ses élèves,
il remplit de crainte les graveurs. Ceux-ci, devant
l’indéfinissable séduction de ses œuvres, restent
inactifs, sans force; nul n’ose essayer dereproduire
avec le burin ou la pointe des ouvrages qu'ils
jugent, non sans raison, peut-étre intraduisibles ;
tant de grandeur les confond, les épouvante, et ils
ne reprennent assez de calme pour exercer leur
savoir que devant les peintures de Mazzuoli, artiste
bien moins puissant, mais fort habile aussi et au-
quel, en définitive, revient l'honneur d'avoir le
premier inspiré l'école parmesane de gravure.
Francois Parmesan fut non-seulement le meil-
leur graveur de son école, il fut aussi, si l’on a
ail Lim — aic au